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Antoine, 15 ans, placé depuis ses 13 ans à la demande de ses parents

« Ma mère est atteinte d’une grosse dépression. Elle a fait une demande pour qu'on s'occupe de moi. Les deux premiers mois au foyer ont été très durs pour moi, surtout parce que j’ai dû changer d’école. Mais j’ai été soulagé d’être débarrassé de l’ambiance familiale. Ma vie était hyper nulle et désagréable. Ici, j’ai été protégé de la maladie de ma mère. » À bientôt 15 ans, il a quitté Saint-Vincent de Paul pour vivre dans un « lieu de vie », mini-structure collective gérées par des éducateurs. « Je ne veux pas aller en famille d’accueil. J’ai déjà une famille. »

Hazel, 12 ans, placée depuis ses 7 ans à Saint-Vincent-de-Paul par décision judiciaire.

"Au début je voyais mes parents quatre week-ends par mois mais à chaque audience avec le juge, ça baisse. Je ne les verrai plus que deux heures par mois. C’est pareil pour mes trois frères et sœurs aînés." Pourquoi ? On ne le saura pas. Hazel.dit qu’elle ignore la raison de son placement. « Beaucoup d’enfants confiés à l’aide sociale à l’enfance – ASE – occultent la maltraitance qui les a amenés à être retirés à leurs parents », explique Catherine Sellenet, psycho-clinicienne et auteure de plusieurs ouvrages sur le sujet. « Mais ils peuvent faire le travail nécessaire pour accepter de créer d’autres liens ailleurs et dépasser le conflit de loyauté vis-à-vis de leurs parents. » À sa demande, Hazel est partie en famille d’accueil depuis quelques mois.

Certains enfants du foyer sont partis vers d'autres lieux d'accueil, le retour dans leur famille n'étant pas possible

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"J'aime mes enfants mais je sais que je les aime mal"
Madame A. est mère de deux enfants, un fils de 17 ans et et une fille de 12 ans. Ex-toxicomane, elle a été d'accord pour placer ses enfants il y a plusieurs années. Après plusieurs années en famille d’accueil sur la côte, sa fille est arrivée à la Maison de Saint-Vincent-de-Paul pour se rapprocher d'elle qui vit à Nantes. Si elle ne consomme plus ni drogue ni alcool depuis plus de 3 ans, Madame A ne se sent pas encore encore en capacité de reprendre sa fille à la maison. Elle nous explique pourquoi.

Madame A. : "Je ne peux pas donner ce que je n'ai pas eu"

Les familles et le foyer

 

Invités à découvrir les locaux rénovés de la maison de Saint-Vincent-de-Paul, un certain nombre de parents s'était déplacé en février. L'occasion pour l'équipe de rappeler le rôle primordial des familles dans l'accompagnement de leur enfant, même placé.

Un placement n’est pas une mesure définitive et des familles parviennent à dépasser leurs difficultés. Un objectif qui peut prendre plusieurs années et qu’accompagnent les travailleurs sociaux de la maison d'enfants et du Département. Les parents peuvent avoir des droits de visites ou d’hébergement. Et avancer, par étapes, avec leurs enfants, vers un retour en famille.

Accepter le placement de son enfant est particulièrement difficile. Nous avons tout de même pu rencontrer trois mères, d'enfants placés à Saint-Vincent-de-Paul, qui ont accepté de témoigner, sous le couvert de l'anonymat : liens avec la Maison d'enfants ou l'aide sociale à l'enfance du Département, travail personnel pour améliorer leur situation, relations avec les enfants... une parole rare à écouter.

Les familles

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"Apprendre à se refaire confiance mutuellement"
Madame B. est la maman de deux enfants. Suite à de lourds conflits avec l’aîné, elle a fait une demande de placement provisoire. Son fils, aujourd’hui âgé de 11 ans, est placé depuis un an à Saint-Vincent-de-Paul, dans le cadre d’une mesure administrative. Sa petite sœur de 3 ans vit toujours avec sa mère à la maison. En instance de séparation du père de ses enfants, Mme B. raconte sa situation et les progrès de son fils.

Madame B. : "Mon fils accepte mieux les règles"

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"Avec mes enfants, on était rendus au bout"

Les enfants de Madame C. sont de retour au domicile familial depuis deux mois. Elle revient sur les difficultés à admettre le placement, mais aussi sur le travail qu'elle a pu faire pour améliorer sa relation avec ses enfants. Le cadre éducatif posé par le foyer lui a permis d'établir les bases d'une nouvelle relation de confiance et de dialogue avec eux.

Madame C. : "Mes enfants sont revenus"

Antoine, 15 ans : "Ma vie en famille était hyper nulle et désagréable"